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Je viens de me prendre un coup d’amour.
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Je suis assise un peu béate dans la rame de métro et je les aime tous du petit hirsute au fond à la belle yeux noisette à droite. Je les aime à en avoir les larmes aux yeux. Et puis je déverse ce torrent d’amour sur moi, ça dégouline, ça s’infiltre par les pores et ça chatouille les plantes de pied. Comme dans un « sleeping bus », assise près d’un moine, paumée dans le Yunnan, voilà de ça 14 ans où je m’étais dit à moi-même « Merci de te donner la chance de vivre ça ». Ça le voyage, ça l’exploration, ça la rencontre, la rencontre de Colette Mesnage.
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2h30 de délice, de rire, de malice.
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Deux jours plus tôt, une de mes vidéos voit son compteur statistique exploser. Je crois d’abord que c’est Viméo qui perd la tête. Le lendemain rebelote. J’enquête et je découvre l’interview de Florence Servan-Schreiber en page d’accueil de Nouvelles Clés. J’en profite pour explorer et là je tombe sur Eloge d’une vieillesse heureuse
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J’ai toujours eu une amertume à voir notre société négliger ceux qui détiennent, quand ils cultivent leur jardin, une sagesse précieuse: nos anciens, nos vénérables. Je n’ai pas cherché à comprendre, j’ai contacté Colette.
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Colette connaissait tout de moi. Elle avait épluché mon blog soigneusement et pourtant elle voulait en savoir plus. Curieuse, notre conversation nous a fait voyager sur tous les continents, toutes les époques. Nous sommes même allées à Louxor juste après la guerre quand les blancs étaient objets de curiosité. Nous avons beaucoup de points communs. Quelle drôle de sensation que de se sentir un peu en face de soi-même à un autre age!
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J’ai un rêve, c’est d’être un jour une belle grand-mère. D’abord car ça voudra dire que je suis entourée d’enfants et petits-enfants et donc de rires et quelques cris. Mais aussi parce que je souhaite que la vie que je mène sculpte mon visage, mon corps et qu’ils témoignent d’une vie riche où chaque minute aura été vécue avec ferveur. J’aimerais être une belle grand-mère et donner des coups d’amour à des petits jeunes comme celui que je viens de recevoir.
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Je vous laisse découvrir un bout de notre entretien.
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Colette m’a offert un texte que je partage aussi avec vous:
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]]>Lorsque nous étions réunis à table et que la soupière fumait,
Maman disait parfois : « Cessez un instant de boire et de parler. »
Nous obéissions.
« Regardez-vous » disait-elle doucement.
Nous nous regardions sans comprendre amusés.
« C’est pour vous faire penser au bonheur » ajoutait-elle.
Nous n’avions plus envie de rire.
« Une maison chaude,
du pain sur la nappe,
des coudes qui se touchent,
voilà le bonheur »
répétait-elle à table.
Puis, le repas reprenait tranquillement.
Nous pensions au bonheur qui sortait des plats fumants
et qui nous attendait dehors au soleil
et nous étions heureux.
Papa tournait la tête comme nous pour voir le bonheur jusque dans le fond du corridor.
En riant parce qu’il se sentait visé,
il disait à ma mère : « pourquoi tu nous y fait penser à c’ bonheur ? »
Elle répondait : « Pour qu’il reste avec nous le plus longtemps possible. »
Félix Leclerc.
Merci merci merci :-)) Quelle leçon de bonheur et de vitalité !
Effectivement on se laisse submerger par cette vague de bonheur, et on se régale du début à la fin :o)
Partage, sérénité, empathie, ouverture aux autres, curiosité, équilibre entre l’égo et le monde extérieur, spiritualité, vivre dans l’instant, savourer le présent !
L’ouverture sur le monde et la beauté de la nature, appaisante, m’a particulièrement parlé…Ce We j’étais face à la mer, et la vision des vagues déchaînées par la tempête m’a paradoxalement apporté la sérénité, le calme, le bonheur intérieur, et m’a permis de dire au revoir à un amour perdu, en parlant à l’horizon je lui ai parlé, lui qui se trouve pourtant à des milliers de kilomètres de l’autre côté de la mer, et je suis certaine qu’il a senti à travers les flots que je l’aimais encore, mais que je lui disais au revoir, sans tristesse…Cela m’a apporté le bonheur, la sérénité et l’équilibre avec moi-même, je me suis sentie apaisée par la nature…
Qu’est-ce qui grandit quand on le partage ?!! Le bonheur ! Alors je vous fait partager l’intégralité du poême de Paul Verlaine récité par Colette, car dès qu’elles a commencé à s’en souvenir, sa voix raisonnait de tant d’émotion que j’ai voulu partager son émotion en le retrouvant…Alors le voici ! Il ne vous reste plus qu’à le déguster 🙂 Enjoy !
Le foyer, la lueur étroite de la lampe…
Le foyer, la lueur étroite de la lampe ;
La rêverie avec le doigt contre la tempe
Et les yeux se perdant parmi les yeux aimés ;
L’heure du thé fumant et des livres fermés ;
La douceur de sentir la fin de la soirée ;
La fatigue charmante et l’attente adorée ;
De l’ombre nuptiale et de la douce nuit,
Oh ! tout cela, mon rêve attendri le poursuit
Sans relâche, à travers toutes remises vaines,
Impatient mes mois, furieux des semaines !
Ouah merci quelle belle initiative! Sublime poème :)))
Très belle interview, à écouter Colette on retrouve rapidement le gout de vivre, comme quoi le bonheur est véritablement un état émotionnel et qu’il se partage :).
S’il y a un point qui m’a interpellé, c’est le fait de trouver le juste milieu entre son ego et le monde externe. Je trouve que c’est quelque chose de relativement difficile à faire car c’est souvent par difficulté que les gens tombent dans des extrême allant d’un excès de fausse gentillesse pour être approuvé à un état d’égoïsme et d’égocentrisme total.
Oui Colette est une femme pleine de sagesse. C’est un exercice difficile que de transmettre devant un objectif. Des fois j’aimerais avoir des caméras dans les yeux pour vous offrir la beauté des échanges que je peux vivre avant ou après ces interviews :))
Décidément, tu es vraiment douée pour découvrir et nous faire découvrir des personnes extraordinaires. Encore une superbe interview !
Merci Joanna. 🙂
Merci Rémi. C’est beau de se connecter les uns aux autres :)))) Ca enchante la vie 🙂