Sophie me disait qu’elle l’avait vu au Grand Journal et qu’il était lumineux. Il, c’est lui, Arthur Dreyfus. Son livre Le livre qui rend heureux a été tête de gondole et j’étais passé à coté.
Avant de rencontrer Arthur, j’avais 10mn pour trouver LE livre. Philippe de Dieuleveult (et oui je ne suis plus toute jeune!) n’aurait pas fait mieux dans les allées de la librairie. Bondissante, l’oeil vif, je ne trouvais pas le bouquin. Hip, hop, je me faufille et me plante devant un libraire. Je lui demande le souffle court s’il a LE livre. Ca doit être en développement personnel ou psychologie me répond-il. Je lui dis que j’en viens. Il regarde sa bécane, tapote et son oeil s’écarquille. Il lève le doigt et pointe vers l’impensable « C’est à D dans la section Littérature ». Littérature! Voilà que le bonheur sort du rayon développement personnel! « Merci » Hop, Ha, Hu, en trois enjambées musclées je suis en terre inconnue. Je cherche, je ne trouve pas, je m’agite, les minutes s’égrainent. J’entends « Il est là! ». Je me retourne, le libraire sûrement intrigué par LE livre brandit fièrement le bouquin. Course d’obstacle, passage du témoin, notre connivence n’a pas besoin de mots mais elle dit dans un sourire « cours, cours, accompli ta mission ».
Donc merci au libraire car quand je suis arrivée, Arthur n’était pas encore là alors j’ai lu.
« La fin des lampadaires se confond avec le début du jour. » Quand j’ai lu cette phrase, je me suis sentie un peu nerveuse à l’idée de rencontrer Arthur qui est pourtant mon cadet de 10ans. Je suis fascinée par l’intelligence. La beauté aussi. Je ne sais pas pourquoi ça me fascine car ce sont des héritages, des super pouvoirs qui ne disent rien de ce que l’on en fait mais cela me fascine tout de même. L’interview finit, nous avons pris le temps de discuter. Arthur ne semble pas s’être offusqué de mes questions étranges. C’est un peu comme si vous rencontriez un chinois et que vous commenciez à lui demander ce que ça fait d’avoir les yeux bridés. Est-ce que ça tire?
Je crois que nous n’avons pas fini d’entendre parler d’Arthur Dreyfus. Une intuition.
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« Dans le bonheur il y a une sorte de mélancolie profonde. » Phrase superbe et tellement vraie d’Arthur pour évoquer le « concept » de bonheur. Le bonheur est « idée » au sens platonicien du terme c’est à dire qu’il n’existe pas. En effet imaginons un seul instant, un état de félicité absolu possible, sans souffrance – abolissons la mort tant qu’on y est -, eh bien on se ferait rapidement chier. C’est notre combat contre les emmerdes, la violence, la souffrance, l’adversité, la mort bref notre condition humaine qui fait que l’on peut se sentir heureux de temps en temps. Au mot bonheur, je préférerais plutôt pour ma part l’expression de « satisfaction » que j’emprunte aux Stones ou « to be satisfied ». Etre satisfait du devoir accompli, des plaisirs que nous offrent l’existence, être satisfait de l’instant, d’une conversation, du ciel bleu, c’est cela qu’on appelle bonheur mais c’est un peu impropre…
Merci alex, tu sembles avoir réfléchi au sujet 🙂 prêt pour une interview? 😉