Au commencement
Je suis née en 1976. Ma mère portait un ensemble jaune citron, mon père des rouflaquettes, ma grand-mère la coiffe du pays lorientais.
Il y a quelques années, un cousin de la famille est décédé. Il était prêtre et son grenier regorgeait de bibles et vieux livres. On avait invité mon oncle à venir y faire le tri. Gourmande de ces lieux emplis d’histoire, je l’accompagne. Quelle ne fut pas mon émotion de découvrir une carte postale datant du 11 février 1977 adressée au cousin où mon grand-père écrit:
« Pluie, vent et éclaircies, mais assez pour me permettre quelques petites promenades avec Joanna qui ne veut pas se décider à marcher seule, mais en revanche, elle commence à faire des petits discours qu’elle est bien la seule à comprendre »
Aujourd’hui, je facilite de grands groupes, j’essaye donc de ne pas être la seule à comprendre. Pour cela, j’aimerais vous parler de mon parcours.
Trois grandes périodes ont rythmé ma vie d’adulte
La première fut un voyage initiatique. Serveuse à Hong Kong, ouvrière dans une fabrique de bateaux traditionnels en Malaisie, volontaire dans un orphelinat en Thaïlande, cueillette des pommes en Nouvelle-Zélande, archéologie au Guatemala, réceptionniste au Maroc, prof au Sénégal… Ma philosophie était « Une vie pour cent vies ». A l’été 94, 18 ans, je m’envole pour un stage de deux mois à Singapour. En 1997, partie en Malaisie en vacances, je décide de ne pas rentrer. N’ayant pas un sous en poche, je commence à travailler d’abord comme serveuse à Hong-Kong puis à chaque halte … J’apprends la diversité et l’adaptation.
La seconde fut un parcours dans les achats. Le master achat de l’école de management de Bordeaux en poche, je pars travailler aux Etats-Unis, en Hollande, en Angleterre pour des multinationales comme Reckitt Benckiser (Air wick, woolite, Cillit Bang, calgon…) ou Numico (groupe Danone) en tant qu’acheteuse. Lors d’une de mes évaluations de fin d’année, mon manager me qualifie d’acheteuse créative. La joie de ce métier fut pour moi de réinterroger le pourquoi nous faisions les choses ainsi, de mener l’enquête dans les usines, de valoriser l’expertise de mes fournisseurs et de gagner l’adhésion de tous les services de l’entreprise pour engager le changement. … J’apprends l’analyse, le management, l’efficience.
La troisième fut une enquête sur le bonheur.
Même si le voyage m’a fait grandir, même si l’entreprise m’a donné les moyens et la sécurité pour pouvoir me révéler, je devais combler maintenant un autre appétit. Sans vraiment savoir où j’allais et après quelques vacillations, j’ouvre un blog sur la thématique du Bonheur.
Moodstep, 142 interviews vidéos de philosophes, psychologues, artistes, aventuriers… sur le bonheur. Que peut-on apprendre de leurs parcours singuliers ? Comment la vie des autres éclaire la notre ? J’ai appris à créer des sites wordpress, filmer, monter, créer des génériques et tellement plus. J’ai rencontré des gens époustouflants et jamais l’enthousiasme ne m’a quittée. En 2016, j’y lance un podcast sur l’intelligence managériale s’intéressant au savoir-être dans l’entreprise.
Quelques mois à peine après la création de Moodstep, Jessica me contacte. Nous parlons bonheur, nous créons dans la foulée Happylab.
Happylab, est une association qui a pour mission de faire monter la France sur le podium des pays les plus heureux au monde. En 2010, nous organisons notre premier événement: le forum Happylab. C’est une après-midi de conférences et ateliers sur le thème du bonheur. Un rendez-vous bi-annuel. L’association rayonne de plus en plus avec des cafés tous les premiers dimanche du mois à travers la France, un livre, un webzine, des interventions en entreprise…
En 2016 commence ma nouvelle entreprise.
Je quitte Happylab et Paris pour m’installer sur mes terres familiales, la côte sud de Bretagne, en Morbihan. J’y crée le Talentoscope fruit de 7 ans d’exploration du bonheur. C’est ici, dans cet environnement naturel exceptionnel, que je déploie mes différentes passions pour la photographie, le dessin, la contemplation…